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Ma vie de Feignasse
27 janvier 2014

Vos djeules, les sirènes !

 

J’ai jamais été une naïde… Je sais même pas ce que ça fait. Pour moi 36, c’est une pointure, pas une taille. Le 34 ? De la science fiction.

En fait, de mémoire, autour de moi, y’a toujours eu de la graisse… Mon séant est confortable et mon ventre, euh… Bref.

Je vous ferai grâce des commentaires divers et avariés, des regards en coin, des “t-t-t” entendus quand j’allais mordre dans un hamburger, et des râteaux…

Nan, ça c’est bon…ça c’est pour mes soirées déprime, ma couette, ma télé, mon chat et le nutella.

Moi, ce soir, je vais vous parler de régimes… Paske figurez-vous que j’ai entendu parler d’un super régime trop facile qui fait perd… Nan j’déconne ! Paske vous, je ne sais pas, mais moi les régimes, diètes et autres abérations, j’en ai bouf… ah bah nan, justement.

Petit florilège :

La soupe aux choux.

C’est l’hiver et votre collègue Cunégonde passe le nez par la porte de votre bureau. Vous l’aimez bien Cunégonde, elle est ronde comme vous, vous avez donc développé une certaine compassion pour elle. Vous êtes liées. Vous êtes soeurs de popotin.

Plus tard vous apprendrez que Cunégonde est une vraie pétasse. Mais vous n’en n’êtes pas encore là.

En plus, ce matin Cunégonde a LA solution pour vous transformer en bombasse pour l’été. Et ça tombe bien, y’a un peu urgence vu qu’on est le 12 mai et que vous accusez une cinquantaine kilos de surplus.

Elle vous explique que ce régime miracle s’appelle la soupe aux choux et vous donne, l’air de rien la recette et le programme.

Recette et programme sont deux très grands mots. Par recette on entend : faire bouillir le chou, ajouter des aromates, des oignons, du lard, de l’hui… et le programme c’est : bois de la soupe jusqu’à ce que toi toute entière du suintes le chou de toutes tes pores. Ah si, parfois, tu peux manger des bananes, je ne sais pas pourquoi des bananes, mais je soupçonne une manipulation pour que la méthode ne soit pas barbare non plus.

La veille du premier jour vous êtes SUPER motivé-e, vous avez fait vos courses, fait bouillir votre énorme marmitte. En plus, vous êtes content-e, le chou ça coûte rien, du coup, il vous reste plein d’argent dans votre budget course, vous allez pouvoir vous faire un super res… ah nan, mert’.

Le premier jour, la soupe au chou dès le matin, ça passe difficilement…. mais c’est pas grave, c’est pour la bonne cause, vous allez être une BOMBE! A 10h vous enquillez le deuxième bol de soupe au chou… à 11h, vos collègues se plaignent d’une odeur nauséabonde (“Ah ? Wé maintenant que tu le dis… les canalisations, non ?”), de midi à 17h vous descendez la soupe comme du ptit lait, pas paske c’est bon, mais paske vous avez FAIM ! Il vous faut des protéines et des féculents. Votre estomac fait un bruit monstrueux entre la faim et la disgestion, vous revivez la guerre des tranchées de l’intérieur. Merveilleux.

Heureusement la cure ne dure que 7 jours, mais c’est suffisant pour que vos collègues aient demandé leur mutation, rester plus de 10 mins dans votre voiture vous asphyxie, et vous machouillez tous vos stylos parce que la mastication vous manque. D’un autre côté, vous avez perdu 9 kgs, que vous avez repris dans les 7 jours suivants avec force viande, frites et chocolat.

La salle de sport.

Tous les magazines de morues le disent, pour perdre efficacement, vous devez bouger votre dix-septième lettre et de préférence pas seul-e, histoire d’être surv motivé-e. Alors sur les conseils avisés de Henriette, vous la suivez dans sa salle de sport préférée et vous écoutez religieusement les conseils du coach/propriétaire, si tous les muscles répondent “présents” sous le lycra, il ne dépasse pas le mètre 65 et a quand même une sacrée tête d'intello ou de freluquet. On dirait un premier de la classe qui a pris sa part de claques par les petites brutes de cour d’école, puis qui s’est vengé sur un banc de muscu qui n’avait demandé.

Il vous explique que grâce au sport et à la poudre magique (protéinée et mélangée dans le lait, pas une autre, hein ?), vous serez une vraie bombasse. Entre temps, il vous dit que la pilule c’est le mal, ça fait grossir, et que regardez sa femme (là, il pointe la dix-septième lettre de madame) jamais pris la pilule, elle a pas un pêt de graisse, les gynécos sont des gros cons qui veulent faire grossir les femmes et entraver les chemins des filles vers la bonnassitude.

Alors les premières semaines vous suivez le rythme de 3 séances par semaine, vous résistez à la tentation d’envoyer une haltère à la tronche de la dinde qui a eu le malheur d’exprimer un “haaaaaaaaaan, mon 36 me boudine, chuis rien qu’une grosse vache”, et vous soufflez comme un-e autiste sur votre banc de muscu. Chaque séance finit par une vingtaine de minutes de cardio sur un vélo à regarder des clips de RnB avec des mecs musclés et des nanas en bikinis histoire de vous anéantir un peu plus.

Au bout de quelques semaines, vous avez de plus en plus  ‘poney’ ou ‘piscine’ et de moins en moins souvent muscu. En plus, ça sert à rien, vous n’avez pas perdu un gramme, et non, les pizzas, hamburgers, et autres gateaux choco que vous avez ingurgité entre temps n’ont rien à voir là-dedans.

Le diététicien

Un matin vous réalisez LA vérité. Le seul qui pourra vous aider dans votre chemin vers la bombassitude, c’est un médecin spécialisé. Quelqu’un qui a étudié la source et la solution au problème. Quelqu’un qui vous comprend, parce que des gens comme vous, il en voit tous les jours. Vous allez voir ce médecin, et vous êtes serein-e, parce que vous savez que êtes sur la bonne voie. Vous vous asseyez, elle vous regarde de haaaaaaaaaaaaaut en baaaaaaaaaas et à ce moment vous réalisez que, non, ce ne sera pas si tranquille et la température ambiante descend d’une dizaine de degrés. Vouuuch’, comme ça.

Vous restez habillé-e, mais pendant toute la consultation, vous vous sentez à pwals. Vous êtes décortiqué-e, poids, taille, antécédents, habitudes alimentaires, précédents régimes… Bref tout est abordé sauf une chose ! Les goûts personnels ne sont pas au programme, si vous aimez pas les légumes, elle s’en carre le steak, vous vous forcerez, et pis c’est tout.

Vous sortez de son cabinet la tête à l’envers et une feuille dans la main. Dans cette feuille ? Votre vie future… Enfin vos assiettes futures. Tout est pesé au gramme près, on mangera 70 grs de viande blanche et pas un de plus. Mais bon, elle est humaine.

“Le gâteau est toléré, nous ne sommes pas psychorigides (tentative de sourire), vous avez le droit à une pointe de gâteau au yaourt de temps en temps. (...) Toutes les semaines ? Hahaha vous avez de l’humour… tous les trimestres plutôt, soyons raisonnable”. Le chocolat, c’est le mal, la crème un suppôt de Satan et le foie gras une arme de destruction massive.

Les premiers jours vous suivez bien gentillement l’assiette type (moitié légumes, quart protéines, quart féculents) et vous prenez un peu sur vous. Au bout de quelques semaines vous… Bin vous avez craqué depuis le 3ème jour quand on vous a retrouvé la main enfoncée jusqu’au coude dans un pot de pâte à tartiner.

Les protéines.

Cunégonde a eu vent de vos précédents ratages, et elle compatit car elle aussi a connu les mêmes déboires, mais c’est derrière nous car elle arrive la solution mirace, les sachets protéinés.

Là, je ne parle pas du Ducon, je parle de sachets de poudre aux goûts syntétiques qui vous donnent l’illusion de ressembler à de vrais plats.

Ces sachets ne se vendent pas à l’hypermarché du coin. Cunégonde donc me donne l’adresse d’une diétécienne qui est présente dans son cabinet un jour par semaine, juste ce qu’il faut pour recevoir les pigeons patients à la chaîne, distribuer la feuille de commande, et encaisser 75€ au passage. Les sachets protéinés ça coûte un pont et son entretien annuel, mais c’est pas grave paske vous n'avez droit qu’à manger des légumes et vous venez de signer l’arrêt de mort de votre vie sociale pour les mois à venir. Les sachets ont deux types de goût, salé ou sucré. Polystyrène ou carton. Immonde ou ignoble à la longue. Midi et soir on a le choix entre soupe ou omelette, et matin et en-cas, entremet ou truc bizarre qui ressemble à jus de fruit mal épaissi. Vous perdrez vite, très vite, du poids, vos amis (vous n’êtes plus invité-e, et votre soirée soupe/omelette de Nouvel An n’a pas eu l’effet escompté), votre famille (à Noël, vous avez fondu en larmes devant le foie gras, et vous êtes allé-e manger votre soupe en sanglottant enfermé-e à double de tour dans la chambre d’ami sous la pile de manteaux), vos économies et votre teint de pêche. Vous êtes devenu-e mince, gris-e et flasque.

Vous décidez d’arrêter, et allez fêter votre perte de poids fantastique dans un restaurant avec vos amis votre famille, le gueuleton a duré 4 jours, vous avez contracté un emprunt à 37% pour le rembourser et vous avez repris tout le poids perdu.

Le médicament ‘miracle’

Vous partez en voyage aux Stazunis, et Machine, qui vous accompagne, vous propose de se fournir en Merdical, médicamement aux effets miraculeux qui fait perdre la graisse sans efforts.

Pourquoi aux Stazunis ? Paske c’est interdit en France, quel pays de pisse-froid.

L’effet ‘miraculeux’ est indiqué sur la boîte sous la forme de deux mots magiques.

“Incontinence fécale”...

Ca devrait vous re-faire poser la boîte dans son rayon et vous faire fuir loin de tout ça. Mais non, galvanisé-e par la facilité déconcertante vous déposez une boîte dans votre panier et passez à la caisse. Vous commencerez dès le premier jour de retour au bureau.

Au bout du troisième jour vous avez prévu un duo slop/pantalon de remplacement au bureau.

Au bout du cinquième jour, la boîte a malencontreusement glissé vers la poubelle (oups).



Depuis, les régimes, vous avez arrêté. Quand Cunégonde est venue vous parler de ballon gastrique vous l’avez renvoyée voir plus loin si vous y étiez. Elle a donc oublié le chemin de votre bureau quand elle a voulu parler de Ducon, bypass, ou de détox.

Et vous ne vous en portez pas plus mal.

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